13 décembre 2021

J’ai attrapé le virus

Par jlgrandidier

J’ai attrapé le virus de la généalogie…, mais je me soigne.

J’ai longtemps plongé dans le grand bain de la généalogie au risque de m’y noyer. Je m’ébrouais avec vertige dans des listes de noms d’ascendants, de collatéraux, de cousins. J’ai multiplié avec frénésie les liens à tout va sur toutes les lignées. J’ai accepté avec complaisance les notifications proposées par Hérédis, ou encore les indices de Généanet ou Filaé pour augmenter le nombre d’individus sur mon arbre.

Résultat : j’étais perdu dans des lignées éloignées, je ne comprenais plus rien. J’étais noyé dans les vérifications à rechercher de tout côté pour des liens familiaux devenus très éloignés des branches principales (nota : pour moi celles de mes quatre grands-parents). Il était temps de faire quelque chose.

Aussi, j’ai pris une grande résolution qui a modifié mon regard sur la généalogie. Lors de l’année universitaire 2018‑2019, j’ai préparé le diplôme universitaire « généalogie et histoire familiale » au sein de l’université du Maine au Mans, avec pour objectif premier d’apprendre les différentes méthodes susceptibles d’être employées en généalogie familiale et les mettre en pratique, mais aussi de mettre de l’ordre dans mes recherches.

Ainsi, j’ai pris conscience :

  • qu’il valait mieux une généalogie restreinte, mais complète qu’une généalogie trop vaste et non vérifiée,
  • que la généalogie n’était pas seulement une suite de noms, mais que l’intérêt de celle-ci résidait aussi la connaissance de la vie de nos ancêtres : qui étaient-ils? Comment vivaient‑ils ? Où habitaient-ils ? Quelle était leur profession ? etc.

C’est pourquoi, j’ai décidé de ne m’intéresser qu’à ma lignée Sosa jusque la 10ème génération et « d’abandonner provisoirement » la recherche des autres branches. Cela ne fait que 512 ancêtres à étudier, ce qui pourrait paraître peu, mais je cherche à les étudier à fond.

Non seulement, et bien évidemment outre la recherche et la vérification des trois actes essentiels de la recherche généalogique (Naissance, Mariage, Décès), je veux rechercher des précisions sur leur lieu de vie, leur métier, les évènements particuliers de leur vie, etc.

C’est passionnant, car on entre ainsi dans leur intimité. De plus, on est contraint d’utiliser d’autres sources archivistiques autres que l’état ‑civil ou les registres paroissiaux (par exemple les archives notariales), mais également « d’entrer dans l’Histoire » pour bien comprendre le contexte de la période dans lequel ils vivaient.

Pour exemples :

  • j’ai pris conscience du drame des prisonniers de guerre (1940 ‑1945) grâce aux différentes recherches sur mon grand‑père maternel Louis Offret. De son vivant, il ne parlait pas de cette période. C’est grâce aux archives de la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC) à Caen et du Comité International de la Croix‑Rouge (CICR) à Genève, que j’ai pu recueillir des informations et rédiger à sa mémoire un essai sur les prisonniers de guerre et notamment ceux du stalag VIII‑A où il a été retenu pendant cinq années.
  • J’ai étudié les biens et les terres que possédait en 1826 Paul François Grandidier mon Sosa 64, laboureur dans les Vosges. J’ai ainsi pu établir une carte des terres et des prés qu’il possédait sur la commune de La Salle, à partir de recherche dans l’état de section des propriétés bâties et non bâties aux archives départementales des Vosges à épinal, et du cadastre napoléonien. À partir de là, je me suis intéressé à la condition paysanne au début du 19esiècle. Ce fut l’objet d’une partie de mon mémoire de DU.
  • J’ai découvert que Gilbert Goudeau, mon Sosa 92, avait été de 1792 à 1826 soldat de la Révolution, de l’Empire et de la Restauration. Grâce à de nombreuses recherches diverses et variées tant aux archives départementales de la Creuse, qu’au service historique des armées de Vincennes, que dans des ouvrages historiques ou des revues, j’ai pu reconstituer partie de son parcours militaire et retrouver les campagnes auxquelles il a participé. Cela fait l’objet d’un prochain ouvrage qui est en cours.