5 janvier 2020

Généalogie et ADN

Par jlgrandidier

Depuis quelque temps, le tout petit monde de la généalogie sur les réseaux sociaux partage autour des recherches ADN à but spécifiquement généalogique, des promesses éventuelles de cette nouvelle pratique arrivée, d’abord aux États-Unis, puis en Europe et que l’on appelle généalogie génétique. Les médias classiques s’intéressent également à cette nouvelle mode (par exemple : Guillaume DE MORANT était au cœur d’un reportage au JT du soir de M6)

Cette pratique est pourtant légalement interdite en France. Aussi, ce sont essentiellement des laboratoires américains et israéliens qui, en réalisant ces analyses par milliers ou millions de par le monde, se constituent des fichiers et vous promettent (votre ADN révélant votre patrimoine unique) tant de découvrir les groupes ethniques et les régions géographiques de vos origines, que de trouver de nouveaux parents inconnus à travers votre ADN partagé…

Je partage largement les nombreuses réticences concernant les différents risques d’utilisation commerciales que ces sociétés peuvent ou pourraient faire de ces immenses bases de données. En effet, les entreprises qui commercialisent ces tests ne le font pas par philanthropie, elles souhaitent en tirer des bénéfices.

Sur le plan philosophique, que « 23andMe» vendent ces données à un laboratoire pharmaceutique, pour que celui-ci les utilise en vue de recherches médicales pour créer de nouveaux vaccins, ou médicaments, semble, au premier abord, très intéressant et utile. « 23andMe » se vantant de pouvoir évaluer vos risques de développer telle ou telle maladie, imaginons maintenant qu’une grande société d’assurance mondiale arrive à récupérer une partie de ces données génétiques. Que pensez-vous que fera cette société d’assurance en découvrant que votre ADN contient certains marqueurs que l’on relève sur les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ou Alzheimer par exemple : pour moi, pour mes enfants dans quelques années, ou même mes petits-enfants dans quelques décennies puisqu’ils partageront tous une part de mon ADN.

Vous avez compris que je ne suis pas favorable, ni prêt à faire ce test. Il y a une immense différence entre étudier la génétique d’une population d’un point de vue global et statistique et autoriser le test ADN particulier et personnel. Mettre les deux approches sur le même plan me semble malhonnête et dangereux.

Pourtant, c’est une autre question que je me pose: la généalogie génétique est-elle de la généalogie ?

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