26 octobre 2020

E comme Épidémie

Par jlgrandidier

Au moment où je commençais à commencer à lister des thèmes possibles pour le Challenge AZ, nous entrions dans la phase 3 du « Coronavirus » et étions assignés à rester cloitrés chez soi. Le mot épidémie prenait donc tout son sens à la lettre E dans ce challenge 2020.

Une épidémie (du grec epi = au‑dessus et demos = peuple) est la propagation rapide d’une maladie infectieuse à un grand nombre de personnes, le plus souvent par contagion. Puis l’épidémie s’étend et devient une pandémie si elle touche plusieurs continents.

(Source image ; https://www.1jour1actu.com)

Dès la plus haute Antiquité, les civilisations ont dû faire face à diverses flambées épidémiques qui ont souvent duré plusieurs années. Les plus tristement célèbres pour l’Europe sont la peste, le choléra, la variole et le typhus. Accompagnant les famines et les guerres, fluctuant avec les grandes périodes de froid, ces maladies contagieuses ont sévi tour à tour – ou ensemble – apparaissant et disparaissant au gré des siècles. La plus marquante est la peste noire qui a ravagé l’Europe de 1347 à 1352, exterminant entre 25 et 50 % de la population, et entraînant de grands changements dans l’économie, la géopolitique et même la religion.

            Si la lèpre est citée dans la Bible, ce n’est pas en tant que maladie de peau. C’est un châtiment divin. Le lépreux était écarté de la communauté car impur. Or Jésus va se rapprocher d’un lépreux et le guérit…

Après avoir fait des ravages dans le monde gréco-romain, la lèpre réapparaît en Europe autour de l’an mil et provoque de grandes terreurs. Les lépreux sont isolés dans des maladreries, à l’extérieur des villes et des villages.

 

Deux lépreux se voient refuser l’entrée dans la ville, l’un a des béquilles, l’autre porte une robe Lazarus, un sac à main et un hochet pour annoncer son arrivée.

Miniature d’un manuscrit de Vincent de BeauvaisXIVe siècle.

(Source : Fichier:Leprosorium.jpg‑wikipédia)

 

 

Les lépreux, que l’on croyait possédés, devaient signaler leur présence en agitant de petites cloches. La lèpre a pratiquement disparu au 16ème siècle. Mais des foyers infectieux sont restés dans certaines zones géographiques. En 2016, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recensé 216 108 cas dans le monde.

              La peste est une maladie commune à l’homme et à l’animal. Elle est causée par le bacille Yersinia découvert par l’Institut Pasteur en

1894. L’épidémie, également évoquée dans l’Ancien Testament, a fait des ravages chez les Grecs et les Romains de l’antiquité. La peste antonine (entre 165 et 190) est sans doute l’épidémie la mieux documentée de l’époque antique. En tout cas, l’épidémie est vraisemblablement à l’origine du déclin de l’empire romain d’occident.

               La peste noire (qui est une peste bubonique  provoquée par la piqûre d’une puce infectée) a débuté aux abords de la mer noire vers 1340 et s’est rapidement étendue en Europe et dans certaines régions d’Asie, faisant 75 millions de morts.

Elle aurait tué entre 30 et 50 % de la population européenne de 1347 à 1352, selon certaines estimations, dont 7 millions en France (sur 17 millions pour l’ensemble de la population française).

               La syphilis, autrement appelée vérole [ne pas confondre avec la petite vérole ou variole], est une maladie sexuellement transmissible. Elle serait originaire des Amériques et aurait été importée en Europe après la conquête de Christophe Colomb. Elle apparaît donc au 16ème siècle. Le germe responsable de la syphilis a été isolé en 1905. Mais il a fait néanmoins des ravages inouïs au 19ème siècle. : de nombreuses personnalités ont été contaminées comme Baudelaire, Maupassant, Daudet et bien d’autres. La syphilis a été éradiquée avec la découverte de la pénicilline en 1943.

                Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Selon l’OMS, le choléra reste une menace pour la santé publique mondiale touchant essentiellement les populations pauvres. Selon les estimations, il y a chaque année 1,3 à 4 millions de cas de choléra, et 21 000 à 143 000 décès dus à la maladie dans le monde.

               La grippe est une maladie infectieuse fréquente et contagieuse provoquée par quatre types de virus : A, B, C et D. La grippe saisonnière (ou influenza) est composée de deux virus de souche A (généralement H1N1 et une H3N2) et d’un virus de souche B. Elle se traduit par un ensemble de symptômes associant fièvres, toux, pharyngite… La plupart du temps, la grippe disparaît au bout de quelques jours. Mais elle peut évoluer vers plusieurs types de complications, comme les pneumonies ou la déshydratation pouvant conduire à la mort de patients les plus fragiles. Chaque année, en France, la grippe est à l’origine de plusieurs centaines de décès. La grippe espagnole qui a sévi en Europe entre 1918 et 1920 a été particulièrement virulente. Elle aurait tué entre 50 et 100 millions de personnes certes encore affaiblies des suites de la première guerre mondiale.

               Le SIDA apparaît en 1981. Ce Syndrome d’Immuno‑Déficience Acquise est consécutif à la destruction des cellules du système immunitaire par le VIH. Transmis par les fluides corporels, le Sida est une pandémie qui a causé la mort d’environ 32 millions de personnes, essentiellement en Asie et en Afrique.

En conclusion, le virus Covid 19, qu’il ne fallait pas sous‑estimer, s’inscrit donc dans une série malheureusement inévitablement continuelle et nous devons nous attendre, compte-tenu de la multiplication des déplacements, de la mondialisation des échanges de tous ordres (dont notamment alimentaires) à de nouveaux risques épidémiques tels que le montrent les récents virus Ébola (en Afrique), le SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère dû au virus SARS-CoV) ou encore le Chikungunya, maladie infectieuse tropicale transmis par les moustiques.

Pour autant ce n’est pas une raison pour ne pas nous protéger (et protéger nos proches, nos amis, nos voisins …). Portons le masque et respectons les gestes barrières. L’Histoire montre que nos ancêtres (même les plus proches) ont vu leur « liberté » bien plus entravée…!